Soyez imprudents les enfants de Véronique Ovaldé

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Quatrième de couverture: 

« Soyez imprudents les enfants », c’est le curieux conseil qu’on a donné à tous les Bartolome lorsqu’ils n’étaient encore que de jeunes rêveurs – et qui explique peut-être qu’ils se soient aventurés à changer le monde. « Soyez imprudents les enfants », c’est ce qu’aimerait entendre Atanasia, la dernière des Bartolome, qui du haut de ses 13 ans espère ardemment qu’un événement vienne bousculer sa trop tranquille adolescence. Ce sera la peinture de Roberto Diaz Uribe, découverte un matin de juin au musée de Bilbao. Que veut lui dire ce peintre, qui a disparu un beau jour et que l’on dit retiré sur une île inconnue ? Atanasia va partir à sa recherche, abandonner son pays basque natal et se frotter au monde. Quitte à s’inventer en chemin.Dans ce singulier roman de formation, Véronique Ovaldé est comme l’Espagne qui lui sert de décor : inspirée, affranchie et désireuse de mettre le monde en mouvement.

Mon avis:

Depuis son plus jeune âge, elle a l’impression que ses parents déteignent sur elle. Elle se sent aussi insignifiante que ses géniteurs et aussi vide que ce coin d’Espagne où elle vit. Atanasia Bartolome a treize ans lorsque sa vie est bousculée. C’est un jour de 1983 au musée de Bilbao qu’elle tombe sur cette toile et ne pourra plus jamais l’oublier. Roberto Diaz Uribe en est le peintre, un artiste volatilisé depuis des années. Il devient la quête d’Atanasia, le sens de sa vie tombé comme ça, un jour, alors qu’elle n’est encore qu’une enfant.

C’est par les récits de sa grand-mère Esperanza, qu’Atanasia apprend que son peintre est aussi le cousin de son père et qu’une sombre histoire politique entre adolescents les a fait s’éloigner l’un de l’autre. Seulement, l’adage « Soyez imprudents les enfants » semble définir toute la famille Bartolome. Véronique Ovaldé remonte jusqu’au XVIIeme pour nous conter les faits et prouesses des ancêtres Bartolome, des personnages rêveurs et fantaisistes. Jusqu’à Atanasia partit chercher ses réponses à Paris auprès d’un russe alcoolique, professeur spécialiste de Roberto Diaz Uribe. Là-bas, elle explore les mystères entourant le peintre qu’elle adule, mais surtout elle tisse sa propre vie. Sa quête, loin de sa terre espagnole, lui permet de faire taire une rage enfouie, d’écouter ceux qui sont les siens, de comprendre et de se retrouver, pour finalement, mieux revenir…

Soyez imprudents les enfants marque ma première rencontre avec Véronique Ovaldé. Enfin, j’ai pu découvrir la plume poétique de cette auteure, à travers un genre que j’apprécie particulièrement : le roman initiatique. Atanasia est un personnage mélancolique et ronchon auquel j’ai pourtant réussi à accrocher. J’ai aimé sa lucidité, sa verve et sa quête indéfectible. Le personnage du professeur est aussi réussi, il forme un duo charmant avec Atanasia.

Pour sûr, l’auteure a l’art et la manière de nous conter des histoires. L’univers de ce roman est riche et plein de fantaisies. De nombreux passages sont passionnants, mais les chapitres alternant passé et présent, dans la deuxième partie, m’ont aussi quelquefois lassé. Je crois que l’écriture de l’auteure ne m’a pas autant conquise que je l’aurais voulu.

Un récit d’apprentissage et une histoire de famille dont j’attendais une petite étincelle de plus. Malgré cette toute petite déception, je ne dis pas non à un nouvel essai.

Ma note: 3/5

« C’est difficile parfois de n’être que ta gouvernante ou ta domestique, n’oublie pas de me raconter deux trois choses de ta vie pour que je n’aie pas l’impression d’être un fantôme. Ou d’héberger un fantôme. C’est toujours bizarre, sais-tu, quand on devient la vieille de quelqu’un d’autre. »

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