Je m’appelle Mina de David Almond

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Quatrième de couverture:

Mina, 9 ans, vit seule avec sa mère depuis la mort de son père. Le plus souvent réfugiée dans son arbre à l’abri du monde, elle joue avec les mots, invente des histoires, raconte sa vie de tous les jours, le bonheur de regarder la vie d’en haut, parmi les oiseaux, loin du monde d’en bas, où elle a eu si peur. C’est d’amitié et de la liberté que nous parle Mina. Écrire son journal intime lui permettra-t-il de nous confier son secret et d’enfin s’ouvrir au monde ?

Mon avis:

Commencer d’abord en criant MERCI au délicieux blog Les grands yeux jaunes pour avoir déposé sur mon chemin ce superbe livre…

Mina aime les mots. Ils sont son île, son refuge, sa cour de récréation. Elle joue avec, les triturent pour les transformer à sa convenance, pour en extraire les plus douces folies, pour y repousser encore les limites de son imagination. Les pages de son journal n’offrent aucun rempart à ses défis auxquels le lecteur est, d’ailleurs, invité à prendre part. Seuls restent les doutes qui enflent et prennent une place qui va bien au delà de mots posés sur un cahier.

Mina ne va plus à l’école depuis qu’elle a compris qu’elle n’entrait pas dans le moule (ou en tous cas pas dans celui de Mme Scullery). C’est alors sa maman qui lui fait la classe et essaye de l’ouvrir au monde, car Mina n’en voit plus qu’une partie, une partie négative qui l’éloigne des autres. Mina, jeune enfant éprise de liberté, d’une entièreté sans borne et rêveuse à plein temps doit panser craintes et souffrances pour vivre dans le monde fantastique et terrifiant de la réalité.

David Almond a écrit un roman jeunesse comme je les adore. Un livre qui ne prend pas ses lecteurs pour des jambons ou, autrement dit, qui sonne juste. Je m’appelle Mina traite de ce drôle de moment qu’on appelle « grandir », de cet instant où on ne sait plus où est notre place dans le monde, de ces jours où l’incompréhension est trop importante pour se cogner une nouvelle fois à la réalité. Le personnage de Mina fait preuve d’une lucidité débordante, ses écarts de folie et ses réflexions plus graves, philosophiques même, sur la vie et le monde m’ont énormément plu. Ils ont fait écho aux interrogations que se posaient la petite fille que j’étais autrefois mais aussi aux craintes de la jeune adulte d’aujourd’hui. La rencontre de cette petite Mina me laisse dans une tendre mélancolie, mais surtout dans une belle parenthèse poétique, car je vous l’assure les mots de Mina sont magiques !

Lisez aussi les jolis articles de Powoui et de L’âme des mots, blog découvert par hasard et quel plaisir !

Ma note: 5/5

« Les mots devraient flâner et vagabonder. Ils devraient voler comme des chouettes, voleter comme les chauves-souris et se faufiler comme les chats. Ils devraient murmurer, crier, danser et chanter.
Parfois, il ne devrait pas y avoir de mots du tout.
Juste le silence.
Juste le pur espace blanc. »

Meurtres entre soeurs de Willa Marsh

30602_1582349 Quatrième de couverture:

Olivia et Emily, des demi-sœurs, vivent une enfance heureuse dans l’Angleterre des années 1950. Jusqu’au jour où Mo et Pa font un troisième enfant : Rosie, la petite princesse, leur préférée. Une vraie peste. Peu à peu, Rosie parvient à empoisonner l’existence de toute la famille, poussant Olivia et Emily dans leurs derniers retranchements. Comment s’en débarrasser ? Coups bas, manipulations en tous genres, vengeances : impossible de s’ennuyer à la lecture de ce roman jubilatoire, aux héroïnes aussi cyniques que déjantées. Un festival d’humour noir !Willa Marsh brosse un tableau acide des relations fraternelles, de l’âge tendre jusqu’à la retraite sur le petit air de « famille je vous hais ».

Mon avis:

Une cuillère à soupe de cynisme, une pincée de nostalgie, des baies empoisonnées, le tout saupoudré d’un humour grinçant, voilà qui dépeint le fabuleux roman « Meurtres entre soeurs » de Willa Marsh. Roman regorgeant d’humour noir, aux héroïnes complètement farfelues mais aussi totalement attachantes.

L’histoire se déroule dans l’Angleterre des années 1950, deux demi-soeurs, Olivia et Emily (ou Livy et Em, ou encore Liv et Emmy) tentent de faire la peau à la petite dernière de la famille, Rosie. Cette dernière dont le but est de mettre un tohu-bohu infernal dans la famille, va empoisonner la vie de ses sœurs du berceau jusqu’à l’âge mûr.

Ce livre est à la fois drôle par son humour parfois très théâtral ; les interrogations et les doutes des parents face à l’adolescence des jeunes filles (« Tous les âges sont délicats. ») les innombrables bêtises des gamines, la tante Pamela et son caractère hors-du-commun mais aussi émouvant par la relation mère-filles une fois que celles-ci sont devenues des adultes, la jalousie qui deviendra obsessionnelle chez les trois soeurs, la complicité, le jugement…

Ce roman, très court, m’a beaucoup plu par son écriture légère et sucrée et évidemment grâce à son humour so british. Aussi, la fin est exquise !

Et puis la couverture du Livre de Poche est très jolie !

Ma note: 4/5

Citation:

 « Rosie douillettement installée dans la maison de Rup à Chelsea, mène une existence de plaisir et de fêtes ininterrompues. Bien qu’ils aient l’intention de fonder une famille, ils ne se sentent pas encore prêts. Après tout, Rosie est si jeune, et Rup n’est pas tout à fait « établi ». 

– Etabli comme quoi ? demande Livy à Em, sur un ton caustique.

– Comme le plus grand couillon de Londres, répond Emmy. »